Fraîchement présenté en mode virtuel en raison de la pandémie de Covid-19, le tracteur Massey Ferguson MF 8S débarque déjà dans les concessions et deux exemplaires ont été affectés au démo tour baptisé MF eXperience Tour. Outre son look qui permet de le reconnaître au premier coup d'oeil, le constructeur a misé sur les retours terrain pour répondre aux attentes des agriculteurs. Cabine spacieuse et visibilité hors pair, confort lié à la suspension (pont avant, cabine, siège) et au concept Protect-U, performance de la nouvelle transmission Dyna E-Power à double embrayage... un nouveau-né 100 % Made in France qui devrait mettre tout le monde d'accord.
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Après l'avoir dévoilée fin août en mode virtuel à la presse agricole mondiale, Massey Ferguson présente sa nouvelle gamme de tracteurs baptisée MF 8S lors de son MF eXperience Tour. L'opportunité pour les agriculteurs de découvrir la bête non plus de façon virtuelle mais carrément en chair et en os.
Un coup d'œil suffit à distinguer le nouveau-né parmi la gamme du constructeur. Grâce à son look néo-rétro, la bête se distingue de ses congénères ! Look et cabine sont les évolutions majeures de l'engin, qui ont d'ailleurs nécessité beaucoup de travail de la part des ingénieurs. Ils ont commencé à plancher dessus juste avant le lancement de la gamme MF 8600 en 2007. À noter que la machine a été conçue, développée et fabriquée dans les ateliers de Beauvais. Ceux qui prônent le " Made in France" sont désormais servis.
Le designer s'est donc inspiré du look des modèles iconiques de la marque, une sorte de clin d'œil aux origines de la marque. Sur les flancs de l'engin, la ligne grise située sous le capot forme une sorte de sabre, et sera désormais la nouvelle signature MF. En cabine, deux autres sabres sont présents, sur l'accoudoir et la colonne de direction.
Autre concept novateur : Protect-U. En clair, la partie moteur est séparée de la cabine grâce à un espace de 24 cm. Ce qui limite les remontées de bruit, de vibrations et de chaleur en cabine. La visibilité en bénéficie également. À bord, le silence règne en maître. Seulement 68 dB, ce qui en fait l'un des modèles les plus silencieux du marché dans cette tranche de puissance. 4,5 dB en moins au couple maximal et 5,5 dB en moins à puissance max. Inutile de préciser que la fatigue de l'agriculteur devrait diminuer, notamment lors des longues journées de travail.
Le pont avant suspendu bénéficie de 140 mm de course. Il est verrouillable si besoin et l'opérateur a la main dessus via l'écran du Datatronic 5. Il peut ainsi adapter l'efficacité du système hydraulique selon trois modes : soft, auto et hard. La hauteur de l'avant du tracteur est modifiable manuellement. La cabine est installée sur un dispositif de suspension mécanique active à deux points. Cela lui permet en l'occurrence de rester stable même dans les courbes. L'installation agit tel un correcteur d'assiette.
Autre point marquant : la visibilité. Le pare-brise est légèrement incliné vers l'avant, ce qui renforce la vue vers l'avant. Sans oublier que la forme des réservoirs et des éléments de dépollution a été retravaillée. Plus rien n'obstrue la vue vers l'essieu avant ! Question surface, pas moins de 6,6 m² de vitres. À souligner aussi la disparition d'un montant de cabine, améliorant là encore la visibilité à 360°. Côté attelage, inutile de se contorsionner. La caméra installée dans le toit de la cabine offre une vue imprenable sur l'arrière du tracteur et sur les bras de relevage et le piton. L'image s'affiche automatiquement sur le terminal dès que la marche arrière est enclenchée.
En termes d'espace, là aussi, les 3,4 m3 de volume procurent un environnement large. L'opérateur ne devrait pas se sentir à l'étroit. Ni même étouffer derrière les carreaux, grâce à la ventilation et la climatisation qui ont été revues : 14 buses répartissent l'air et génèrent un flux homogénéisant la température. Il suffit de sélectionner la température voulue et le système gère automatiquement. Des touches permettent d'ajuster directement depuis l'accoudoir.
Le tracteur a entièrement été pensé à Beauvais. Pas d'exception côté boîte. Deux transmissions sont disponibles pour le moment, la Dyna-7 et la Dyna E-Power. La marque lancera également la version à variation continue nommée Dyna-VT mais il faudra être patient, elle est annoncée pour décembre 2021. Côté Dyna-7, il ne s'agit pas seulement d'un rapport supplémentaire par rapport à la Dyna-6. Ce modèle semi-Powershift totalise 28 vitesses, à quatre gammes robotisées et 7 rapports.
La Dyna E-Power est conçue sur le principe d'une transmission à double embrayage. Gros avantage : plus aucune rupture de couple. En mode AutoDrive, le conducteur raisonne en vitesse cible, plus en vitesse de boîte. Le système gère ensuite automatiquement en fonction de la puissance et du couple nécessaires. À l'image d'une variation continue tout en gardant les performances d'un modèle mécanique. Sortie tout droit des ateliers du Gima, la marque bénéficie de l'exclusivité pour le moment. A priori, impossible de trouver l'équivalent dans d'autres couleurs du groupe Agco ni au catalogue Claas.
La technologie neutre pédale de frein est disponible et activable via l'interrupteur placé sur la panneau de commandes. Le dispositif est géré en fonction de la vitesse engagée, de la vitesse d'avancement, de la charge moteur et de la pression de pilotage. Ce qui augmente la sécurité du système.
Sous le capot, place au moteur Agco Power à six cylindres de 7,4 l de cylindrée. C'est le même quelle que soit la puissance, de 205 à 265 ch. Il est évidemment conforme aux exigences de la norme Stage V et pour y répondre, les ingénieurs n'utilisent pas de vanne EGR. Seule la technologie SCR, l'AdBlue, un catalyseur de suie et un Doc (catalyseur d'oxydation diesel) sont installés. Rien de plus. De quoi limiter la facture entretien et maintenir la visibilité. Côté couple, il varie de 950 à 1 200 Nm selon la version. La courbe montre que le potentiel maximum est atteint dès 1 000 tr/min et reste stable jusqu'à 1 950. Soit une plage importante et un régime assez bas qui contribue à diminuer la consommation de carburant et le niveau sonore.
Le système de refroidissement a été retravaillé de sorte à ce que le flux d'air soit dirigé. L'air frais qui refroidi les radiateurs est ainsi aspiré à l'avant du tracteur. Après avoir traversé les radiateurs de refroidissement, il ressort chaud via les écopes sur les côtés du capot. Cela évite par exemple de projeter la chaleur vers la cabine. entre le capot et la cabine. Le flux qui alimente le moteur est propre, il est aspiré au niveau du Protect-U. Et pour faciliter la gestion des flux, le moteur est entièrement carterisé. Sans pour autant limiter l'accessibilité aux organes nécessitant un contrôle ou un entretien quotidien. Au champ, la machine ne devrait pas peiner quel que soit le travail demandé. En termes d'adhérence, l'empattement atteint 3,05 m. Et pour un modèle de ce gabarit, autant dire qu'il reste agile grâce à son rayon de braquage de seulement 5,7 m.
Point de vue attelage, la capacité à l'arrière est de 10 t. C'est 700 kg de plus que le modèle prédécesseur, le MF 7700 à châssis long. La pompe hydraulique installée de série fournit jusqu'à 150 l/min en Load Sensing. Ceux qui nécessitent plus de débit pourront opter pour la version CCLS de 205 l/min en option. Elle profite d'une fonction Eco, qui permet d'atteindre le débit maximal dès 1 660 tr/min. De quoi limiter le bruit et la consommation de carburant là encore. Le réservoir hydraulique indépendant contient 85 l exportable. Enfin, en standard, la prise de force bénéficie de quatre régimes : 540, 540 Éco, 1 000 et 1 000 Éco.